8 novembre 2017

Romain Sardou et Bernard Werber, invités d'honneur 2017

Romain Sardou © Emanuele Scorcelletti
"J'écris des romans historiques. La question de savoir ce qui l'emporte entre le fait historique avéré et la licence d'imagination d'un romancier me revient souvent. De quel droit invente-t-on ? Il me semble que c'est Anatole France qui a le mieux répondu à cette question : « L'Histoire n'est pas une discipline scientifique, c'est un Art. On n'y parvient que par l'imagination... » 
En effet, face à un nouveau tesson d'amphore grecque ou un courrier secret de Talleyrand, l'historien le plus strict, le plus sévère, le plus « scientifique », en est toutefois réduit à imaginer ce qu'il étudie, ce qu'il découvre, ce qu'il révèle. Il « devine » ce que cache un indice historique...
Il n'y a rien de plus commun que l'imaginaire ! Vous raconte-t-on un souvenir de vacances ? Un ami vous confie-t-il ses peines de cœur ? Quelles que soient la précision des termes choisis, les photos, les exemples, les heures de discussion, comme le dit A. France, là encore, vous ne parviendrez à comprendre votre ami que par l'imagination. L'imaginaire n'est pas en deçà ou à côté de la vie réelle, il est partout. Il en est un des composants. Communiquer, c'est imaginer !
Un romancier est simplement un athlète de l'imaginaire. Il ne fait que rendre dans une forme élaborée et réfléchie, ce que tout le monde fait naturellement tous les jours... Et comme votre ami qui embellit « forcément » ses vacances à mesure qu'il vous les raconte, lui aussi a tous les droits, tant qu'il s'agit de vous plaire...

Mais cela, vous l'imaginez facilement..."

Romain Sardou est né le 6 janvier 1974, à Boulogne-Billancourt. Issu d’une longue lignée d’artistes, chanteurs, comédiens, écrivains, il se passionne très jeune pour l’opéra — il n’a que dix ans lorsque naît sa fascination pour Wagner. Cet amour très précoce le conduit à la découverte du théâtre, puis à celle de la littérature. L’engouement pour la lecture prend rapidement le pas sur la musique. Il grandit parmi les œuvres et les vies des grands auteurs qu’il affectionne. Cette passion est quasi exclusive et ne le quitte plus. Il abandonne le lycée en début de première avec la ferme intention de devenir auteur dramatique. Il s’inscrit à un cours de théâtre –qu’il suit pendant trois ans – afin de mieux saisir la mécanique des textes de scène et de cerner le métier des comédiens. Il poursuit en parallèle de nombreux « exercices d’écriture », tous tournés vers le théâtre. Insatisfait, il s’installe à la campagne durant quatre ans pendant lesquels il complète sa bibliothèque et dévore les historiens.
Il part ensuite travailler deux ans à Los Angeles, où il écrit des scénarii pour enfants. Puis il rentre en France, où il se marie et se lance dans l’écriture de son premier roman, Pardonnez nos offenses, qui connaît un très grand succès avec plus de 280 000 exemplaires vendus en France et une parution dans vingt pays étrangers. 
Deux ans après, L’Éclat de Dieu, ambitieux roman autour du Temps, rencontre lui aussi un très large public.
En 2006, avec Personne n’y échappera, Romain Sardou se lance dans le thriller contemporain. Son public est séduit, et le livre culmine en tête des ventes. Il renoue ensuite avec le thriller médiéval, publiant en 2008 Délivrez-nous du mal dans la lignée de son premier grand succès, Pardonnez nos offenses.
En 2010, Romain Sardou s'aventure dans un nouveau genre littéraire avec "America." Dans ce roman, il conte la création de la treizième colonie américaine, la Géorgie. Il se base sur des faits et des personnages réels et y ajoute une rivalité entre deux familles fictives.
Cette saga se divise en trois tomes dont le deuxième est paru en septembre 2012 et s'intitule "La Main Rouge."
Bernard Werber © Rüdy Waks
"La fonction des livres est d’apporter du plaisir.
La fonction des histoires est d’ouvrir de nouvelles perspectives, d’instruire, de donner envie de prendre des risques, de vivre des aventures.
Plus l’imaginaire est mis en valeur, plus l’évasion est puissante.
Rabelais, Jules Verne, Barjavel ont montré la voie.

L’avenir est à l’imagination plus on rêve loin plus l’esprit s’élargit."

Bernard Werber est un écri­vain, jour­na­liste et réali­sa­teur né le 18 septembre 1961 à Toulouse. Durant ses années de lycée, il monte avec l’un de ses cama­rades, Fabrice Coget, un jour­nal mêlant bandes dessi­nées et textes sur la vie de son établis­se­ment. Après son bac en 1978, il décide de reprendre l’écri­ture d’un court scéna­rio de 7 pages : Les Four­mis

Il s’im­pose durant plusieurs années des heures quoti­diennes de rédac­tion et de réécri­tures avant de pouvoir enfin, en 1991, voir publié chez Albin Michel ce qui devien­dra son plus grand succès litté­raire.
Depuis sa première publi­ca­tion, son roman Les Four­mis s’est vendu à plus de 20 millions d’exem­plaires et a été traduit dans plus de trente langues

Deux suites vien­dront se gref­fer à ce premier roman pour créer une «Trilo­gie des four­mis» : Le Jour des four­mis en 1992, qui reçoit le grand prix des lectrices de Elle, et La Révo­lu­tion des four­mis en 1996. En plus de ses nombreux livres (Le Souffle des dieuxL’En­cy­clo­pé­die du savoir rela­tif et absolu…), Bernard Werber s’est aussi essayé au cinéma en parti­ci­pant à diffé­rents courts métrages, puis en réali­sant en 2007 le film Nos amis les Terriens, produit par Claude Lelouch.

Son dernier roman s'intitule Depuis l'au-delà (Albin Michel)