Deux ou trois fois par an j’écris un édito sur le verbe « lire ». Et je me pose la question : Lire ?... On lit comme on mange un bonbon : c’est bon, c’est bien, encore... On lit parce que c’est beau. Ça veut dire quoi, « beau » ? Personne n’en sait rien. Les livres non plus, d’ailleurs. Mais quand c’est beau c’est beau, ça vous prend là ! Et les chefs d’œuvre sont les chefs d’œuvre, n’en déplaise aux iconoclastes. On lit pour se changer les idées, pour y voir clair dans tout ce bruit, cette fureur, cet univers démolisseur de liberté. On lit pour avoir des émotions, larmes ou rires, et pour mille raisons ou déraisons qui ne regardent que nous. On lit pour aller vers les autres qui sont un peu nous-mêmes, dans la même vie. Et parfois, miracle des « salons », la page disparaît et le lecteur se retrouve face à l’auteur de chair et d’os. La rencontre ne dure qu’un instant, d’autant plus précieuse. On se rappelle la phrase de Victor Hugo : « Ah, insensé qui crois que je ne suis pas toi… » On lit pour fraterniser.
6 novembre 2024
Yann Queffélec, invité d'honneur 2024
ça vous prend là !
Yann Queffélec
Il est aussi l’auteur
du Dictionnaire amoureux de la
Bretagne (Plon), de sa version
illustrée aux Éditions Gründ, du Charme
noir (Gallimard), de Ma
première femme (Fayard), des
Sables du Jubaland
(Plon).
Dernier ouvrage paru : La Méduse noire (Calmann-Lévy).
Crédit photo : Bruno Lévy
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